Le Monde

A Rome, avec les gardiens du mystère Ferrante

Par Philippe Ridet (Rome, correspondant)

Eux, ils savent. Sandro Ferri et Sandra Ozzola, les deux dirigeants fondateurs de la maison d’édition romaine E/O, qui a publié en Italie tous les livres d’Elena Ferrante, connaissent l’identité de l’auteure la plus mystérieuse de la Péninsule. Mais ils seront les derniers à la trahir. « Je peux vous assurer que c’est une femme », dit un jour Sandro dans un entretien au Corriere Della Sera. « C’est elle », explique, souriante, Sandra, en désignant, sur le mur derrière son bureau, dans le quartier de Prati où le couple nous reçoit, une affiche de L’amore molesto (L’Amour harcelant, Gallimard, 1995). Nous voilà bien avancé : on n’aperçoit qu’un buste de femme dans une robe rouge.

Ce secret qu’ils conservent jalousement est un pacte. Un lien de confiance. « C’est une amie qui m’a fait lire le manuscrit de son premier livre au début des années 1990. J’ai tout de suite compris qu’il s’agissait d’une grande écrivaine et nous avons accepté ses conditions. Son premier roman, L’Amour harcelant, était très personnel. Très cru. Nous avons compris qu’elle veuille se protéger. Aujourd’hui, ses motivations…

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